Le nord du Vietnam
samedi 17 mai 2008
DIEN BIEN PHU
Le bus me dépose à Dien Bien Phu. Je me trouve une Guest House à 80 000 VND (Vient Nam Dong), ce qui est tout juste 5$. Une promenade dans la ville me permet de constater que Dien Bien Phu est tout sauf une ville touristique: aucune bouffe de rue, comme partout ailleurs en Asie; personne ne parle un simple mot d’anglais; en me promenant dans un petit marché temporaire installé pour une foire, je me fais dévisager, tout comme si j’étais un géant dans un pays de nain (pas trop loin de la vérité...), certains m’ont même touché le bras ou le ventre en me croisant, comme pour vérifier si j’étais bien réel! Un sentiment jamais éprouvé aussi puissamment jusqu’à ce jour! Je passe une journée complète dans ce village de Lilliputiens, pour faire mon lavage, et réorganiser mon sac après m’avoir débarrassé de mes outils qui servaient à la moto. Gulliver se rend compte qu’il doit quitter cette ville, où nourriture est difficile à se procurer et où les falangs se font rares. Après deux nuits, je me lève vers 5h pour attraper le bus qui monte vers Sapa, petit détour touristique que je me suis permis avant d’aller me plonger dans la vie urbaine d’Hanoi. Neuf heures de conduite à travers la route typique de la région (montagneuse) semblaient être la toile de fond parfaite pour me procurer un mal de ventre. Eh bien non, je m’en suis échappé, et j’ai même pu dormir un brin. En bon touriste que je suis désormais, j’ai ouvert la fenêtre coulissante pour prendre quelques clichés mal cadrés du paysage. L’ironie est bien puissante, je crois. Le Viet qui était assis en arrière de moi m’a vomi sur l’épaule, en proie aux tendances aventureuses de notre chauffeur. Il visait sans aucun doute la petite ouverture qui me servait de meurtrière pour photographier à l’extérieur du bus. Devant ce jeune homme désolé au plus haut point, je lui ai répondu avec un grand sourire, qui n’exprimait que la pointe du rire qui aurait bien aimé vouloir sortir, que ce n’était pas grave, et que j’avais eu des journées bien pires auparavant...!
SAPA
On me dépose sur un coin de rue. Je me rends compte qu’il m’est impossible de savoir de quel coin il s’agit puisque mon guide n’offre aucune carte pour cette ville. Une jeune demoiselle court en ma direction, rapidement suivie de 2 autres. Elles ont toutes un dépliant d’un hôtel en main et me disent de venir avec elles pour que je puisse voir. Je décide de choisir celle qui est arrivée à moi en premier, en partie parce que son hôtel figure parmi les biens notés de mon guide, en partie parce qu’elle me semble sympathique. Elle me dit qu’on peut prendre un tour de moto jusqu’à la porte pour aucun frais, mais je préfère faire la distance à pied. Elle me suit et on socialise durant le trajet qui dure à peine 15 minutes. Ça me donne aussi le temps de négocier une chambre ordinairement 7$ à 4$. Destination touristique de haut niveau, Sapa me fait penser à Tremblant! Rues ascendantes et descendantes, marchés et boutiques, lac au cœur de la ville, hôtels offrant tous la meilleure vue en ville, des touristes venus de toute part de la planète se faisant harceler par plusieurs vendeurs à la fois, des locaux actifs à quelques occupations importantes... Tout ce qui manque, c’est le remonte-pente. Ma chambre a un lit double, une salle de bain avec eau chaude, télévision, foyer (cool!) et se situe au sixième et dernier étage du bâtiment. La vue des montagnes est impressionnante, mais je me rends compte que les sommets que j’aperçois à travers le brouillard ne sont pas les plus hauts, mais qu’il y en a d’autres encore plus massifs cachés par le rideau d’humidité de fin de journée. En fait, Sapa se trouve à la base du plafond du Vietnam, le mont Fansipang qui fait plus de 3000 mètres. Des treks sont organisés pour permettre à n’importe quel randonneur du dimanche d’atteindre son sommet et de retourner à Sapa en 3 jours, 2 nuits. Les coûts sont de l’ordre de grandeur du mont lui-même, alors que mon budget s’apparente plus au Mont-Royal, ou bien même à la risible côte St-Louis à Sainte-Thérèse! Une autre fois, peut-être... Je prends tout de même une journée pour m’éloigner du centre-ville et me retrouve sur une route qui suit la vallée. Une dame H’mong (peuple montagnard que l’on retrouve dans les régions du nord du Laos et du Vietnam ainsi qu’en Chine) marche à mes côtés. Elle utilise son anglais de base pour me demander mon nom, mon âge, si j’ai des frères et sœurs, etc. Le genre de questions que l’on apprend en premier quand on débute dans une nouvelle langue. La dame de 35 ans s’en tire bien et on marche les 10km qui mène à son village. On rencontre une de ses amies sur le chemin et je me retrouve avec 2 guides privés au village de Ta Van. Je croise des groupes de touristes qui se font menés par des animateurs qui parlent un parfait anglais, alors que nous prenons les chemins sinueux à travers les maisons pour les éviter. Je mange un délicieux Pho Ga (souper aux nouilles de riz au poulet) dans un petit « resto » et je continue ma route. Bien entendu, mes dames me proposent d’acheter de leurs produits et je crois que pour les 3 heures passées avec elles, elles le méritent bien. Je me prends un porte-monnaie fait à la main et un bracelet d’argent, qui feront tous les deux partie de ma prochaine boîte de souvenirs à envoyer à la maison... une fois rendu à Hanoi. Mon trajet vers Hanoi n’est pas terminé, et tout plein d’autres rencontres vous seront racontées prochainement! En attendant, je vous rappelle que mes photos sont toujours en vente. En faisant l’achat d’une de mes photos, dîtes-vous que vous me permettez de poursuivre mon cheminement tout en m’encourageant à continuer de vous fournir mes expériences de voyage. Une pierre, 2 coups: contribuez pour pouvoir profiter de mon récit d’Asie, tout en décorant votre mur favori! Je prends les commandes pour la prochaine semaine, pour ensuite envoyer les commandes au centre d’impression. Toute requête me provenant par après fera partie du prochain lot d’impression, qui aura lieu probablement à la fin de l’été. Prenez donc un petit dix minutes pour faire votre choix, avant qu’il ne soit trop tard! Détails de vente de photographies 1 photo, impression qualité photo (format: 16 X 24 pouces) 50 $ 1 photo, impression qualité photo (format: 8 X 12 pouces) 40 $ •Je prends les commandes par e-mail. •Les détails de livraison suivront. •Pour toutes requêtes spéciales (achat de 2 photos ou plus, encadrement, laminage...). contactez-moi par e-mail •Je ne ferai pas de format plus petit, désolé. Le paiement se fera au moment de la livraison. Les détails suivront. RAPPEL: Veuillez prendre note que toute personne faisant l’achat d’une de mes photos recevra aussi une explication complète de cette dernière à mon retour et qu’une bière ou un café (au choix) sera aussi fourni(e). Je vous remercie d’avance! The Gab Trotter (mon nouveau surnom, merci Bruno!)
Hanoi
mardi 3 juin 2008
Plusieurs kilomètres me distancent encore de la capitale du Vietnam, mais le retour en ville ne semble pas me presser, malgré mon compte bancaire qui souffre d'un état avancé d'insuffisance stomacale. Pour étancher ma soif de nostalgie, un plan se forme dans ma tête. Il est bien simple : louer une moto et parcourir le nord du pays, la province de Ha Giang, qui partage une frontière avec la Chine.
LAO CAI
Je quitte donc Sapa, à bord de mon deuxième bus emprunté dans les derniers mois pour me rendre à Lao Cai. On me débarque bien entendu à 1 ou 2 kilomètres du centre de la ville, tout juste à côté d'un groupe de taxis moto qui se battent pour me transporter jusqu'à la destination de mon choix. Entêté et consterné par cet arrangement profitable entre les chauffeurs de bus et de moto, je décide de marcher en plein soleil avec mes quelques 30 kilos de charge sur mon dos. N'ayant aucune idée où je me trouve sur ma carte pauvre en indication, je demande ma route aux quelques passants, dépourvus devant mes requêtes, qu'elles soient dans la langue de Shakespeare, de Molière ou un mélange des deux. Hoàng Long Guest House, qui a changé de propriétaire ET de nom dans les derniers mois se trouve finalement devant moi. Je me renseigne pour une location de moto, et un jeune homme part en courant et revient 10 minutes plus tard avec une moto de la même catégorie que la mienne — Dieu ait son âme. Croyant avoir un de ces touristes mal informés devant lui, il fixe son prix à 40$ pour 5 jours de location. Je fais un petit tour pour voir ce que cette bête coréenne a dans le ventre. Le jeune homme est un peu surpris quand je lui étale une liste de défectuosités: freins arrière insuffisants, clignotant gauche mal fonctionnel, direction et chaîne « lousses », le moteur étouffe trop facilement, etc... Mes connaissances m'ont au moins permis de faire abaisser son tarif à 25$ pour mon séjour dans le nord. Je délaisse mon sac à la réception de l'hôtel en n'apportant que le strict minimum pour cette courte expédition. Mon but est de passer par Bac Ha, et d'emprunter les routes qui longent la frontière sino-vietnamienne, et me diriger vers la ville de Ha Giang. Il faut, selon mon guide, un permis de voyage pour aller au-delà de ce point et on peut se le procurer au bureau de police de la ville. Ensuite, feront partie du trajet les petites villes de Yen Minh, Dong Van, Meo Vac et Khau Vai. Cette dernière est en tête de liste, photographiquement parlant, grâce à son Love Market, un Blind Date Show, à la manière montagnarde! Cet événement ne survient qu'une fois l'an et c'est habituellement vers la fin avril, mi-mai que nous avons les meilleures chances de voir les jeunes se trouver un compagnon de vie, les adultes s'échanger de partenaires (carrément!) et les plus vieux commémorer leur ancienne passion. Tout un programme, qui risque d'être serré dans le temps.
BAC HA
Mais tout d'abord, Bac Ha. Cette ville, mis à part qu'elle est sur le chemin pour se rendre vers la province du nord, a une façon bien particulière d'attirer les touristes en grand nombre. Étonnant, puisqu'à part moi et un charmant couple de Français (Jérôme et Mélanie), il n'y avait aucun voyageur en vue dans cette ville de 70 000 habitants. On m'a ensuite dit que les jeudis sont très calmes, ici, tout comme tous les autres jours de la semaine, excluant le dimanche, où tout s'anime. Le soi-disant célèbre marché de Bac Ha attire autant les montagnards de toutes les régions environnantes, que les touristes qui se font embarquer à gros prix dans un autobus à partir de Sapa. Tout cela semble digne d'intérêt, mais je ne pourrai malheureusement pas y assister puisque je serai à la conquête d'un autre marché, plus ludique, celui de l'amour. N'empêche que je partage un bon repas en excellente compagnie, au Cong Fu Restaurant (aucun lien avec l'art martial). Aux petites heures, je suis prêt à quitter Bac Ha. Ma moto file et je lui fais confiance. En fin d'avant-midi, je me retrouve au petit village de Si Ma Cai, qui ne figure pas sur ma carte. Après plusieurs minutes d'interrogation, je finis par saisir que mon itinéraire a dévié et que je me dirige en fait vers la Chine! La petite ville où je me trouve est à peine 9km de la frontière... Je calcule et me rends à l'évidence: je n'aurai pas le temps de rejoindre Ha Giang avant la tombée de la nuit. Du coup, mon horaire serré qui me mènerait au Love Market tombe à l'eau. Je me pose dans un petit restaurant — si on peut le qualifier ainsi — pour réfléchir. Un groupe de 3 hommes se donnent le défi de communiquer avec cet étrange personnage qui vient tout juste de débarquer dans leur petit recoin perdu du monde. Après avoir savouré un délicieux Pho au bœuf, on m'offre de fumer le tabac au bong, à la manière montagnarde. Une bière ou deux se rajoutent à cette collation d'avant-midi, ainsi qu'une substance blanche et poudreuse qui m'est inconnue. On me montre qu'il faut en placer une petite quantité aux côtés d'un quartier de ce qui ressemble à une lime dans une feuille de banane, rouler le tout, et le mâcher pendant quelques minutes (plus tard, j’ai compris qu’il s’agissait de bétel). Je vous ai déjà dit que j'adorais me perdre? Ça me permet de faire tout plein de nouvelles expériences comme celle-ci. L'exotisme est à son paroxysme alors que la table voisine à la mienne est occupée par une carcasse de chien qui se fait soigneusement vider par les 2 femmes qui ont préparé mon Pho. Je range mon guide de conversation en vietnamien et reprends ma moto, un poids de moins sur les épaules: je décide de retourner lentement à Bac Ha et d'attendre le marché du dimanche. Sur mon chemin du retour, je prends le temps de stopper dans les villages qui jalonnent la sinueuse route. Je déniche un point de vue spectaculaire qui donne sur une vaste vallée, où je reste pendant près d'une heure à regarder le paysage. Plus tard, un jeune homme m'invite à prendre le thé avec les professeurs d'une école primaire. Ma tasse n'est pas encore servie qu'un des profs me dit tout bonnement que si j'étais une fille, il me marierait sur le champ! On me fait la proposition de m'installer à cette charmante agglomération qui se nomme Can Cau, et qu'un poste de professeur d'anglais à l'école me serait offert, sous contrat d'un an. Logement fourni ainsi que la nourriture, mais sans aucune paye. Aujourd'hui, je me demande pourquoi je n'ai pas accepté l'offre, mais à ce moment j'avais un plan en tête. Je décline l'invitation, termine mon thé, les remercie grandement et retourne tranquillement vers Bac Ha. Je croise des montagnards sur la route, et je ne peux, d'après leur réaction tardive en voyant un blanc dans leur contrée, m'empêcher de me répéter ceci: « People in the mirror are more interrogative than they appear »... Des enfants qui font voler leur cerf-volant m'accueillent à Bac Ha en fin d'après-midi. Mes copains Jérôme et Mélanie sont toujours là pour me tenir compagnie en attendant le jour J. Discussions, nouvelle musique et trucs de marin s'échangeront, encore sous le toit du Cong Fu Restaurant. Les propriétaires sont bien sympathiques; la femme travaille fort et l'homme ne fait rien de ses journées à part fumer son tabac devant la télé... Dimanche, 7:00 am Il pleut, mais ça n'empêche pas les montagnards de monter leur stand. Après tout, ils ont pour la plupart d'entre eux, parcouru plusieurs kilomètres à pied depuis leur village pour vendre leur produit. Je suis seul à me promener parmi le marché en plein préparatifs. Je ne peux m'empêcher de remarquer de nouveau à quel point les minorités du nord du Vietnam sont des petites personnes. En d'autres mots, je suis une fois de plus un géant parmi un monde de Lilliputiens, qui se fait observer d'un regard curieux. À ma surprise, tout ne s'anime que vers 9:00 am, contrairement à tout autre marché qui opère habituellement dès les que petites lueurs de soleil percent l'horizon. C'est aussi à cette heure que les autobus marqués avec la mention Du Lich (mot vietnamien dérivé du terme français « tourisme ») débarquent et occupe la place publique. Une vague de Westerners déferle dans les ruelles et allées de la ville, dévastant tout sur son passage. Je me sens soudainement (et ironiquement...) entouré de flash aveuglants. Les proies des caméras sont les colorées montagnardes qui portent l'habit traditionnel depuis des générations. Elles sourient de toutes leurs dents (certaines n'en ont malheureusement plus aucune à montrer!) et demandent quelques sous en retour du cliché. Voilà un autre effet pervers du tourisme: le conditionnement d'un peuple qui vit très bien sans l'influence de l'ouest, et qui soudainement utilise leurs coutumes et traditions comme une attraction pour générer des dollars. C'est triste mais on ne peut rien y faire. Pour ma part j'ai refusé de faire comme tous les autres, c'est-à-dire de demander « Can I take a picture of you? ». Malgré ce que conseillent tous les guides de voyage, je passe en mode paparazzi pour tous mes clichés de la journées. Heureusement, les autobus reprennent leur route après 2 ou 3 heures, emmenant les centaines de « Du Lich » avec eux. Le calme revient sur la ville, il pleut toujours, les montagnards reprennent la route, avec quelques dongs en poche. J'emprunte de nouveau les chemins, longue progression bouetteuse, pour retourner ma moto à Lao Cai. Le soir-même, je partage une cabine dans le train de nuit avec mes 2 copains Français et 4 vietnamiens. Étonnamment, la couchette à petit prix est assez longue pour couvrir la distance entre mes orteils et ma chevelure, ce qui rend le trajet de 10 heures plutôt appréciable.
HANOI
Pour les vietnamiens, il n'est jamais trop tôt pour pratiquer un peu de Tai Chi sur les bords du Hoem Kiem Lake devant les yeux curieux de 3 francophones en sueurs, tout frais débarqués du train. Hanoi, la capitale du pays, j'en conviens, mais sa position de cité-ambassadrice des Pho se défend très bien. Déjà à nos premiers pas dans la cité, vers 5:00 am, on trouve facilement un endroit où dégusté un loyal exemplaire de cette soupe aux nouilles, agrémenté de jus de lime, de purée de pois et de chili, de sauce à l'ail et de morceaux de poulet. Ce réconfort culinaire pour moins d'un dollar, se savoure assis sur les minuscules tabourets de plastique — qui résistent sous notre poids et nous empêchent de tomber du haut de leurs 4 ou 5 pouces — installés dans la rue, parmi le trafic organique de motos qui nous contournent avec aisance, mais de justesse. À l'heure où les touristes se lèvent (après les Vietnamiens), on observe la machine qui se met en marche: que ce soit pour la vente de livres en tout genre, de portefeuilles ou d'authentiques briquets ZIPPO de contrebande, ou même de casquettes de G.I. portant l'étoile vietnamienne, les vendeurs ne manqueront pas une occasion de saisir votre attention. Lancer des « Hey sir! », ou des « Youhouuu! », saisir le bras, se placer en devant nous quand on marche, taper des mains, siffler... Mêmes tactiques utilisées par les chauffeurs de cyclos et de moto-taxis, postés partout à travers le Hoam Kiem District. Plutôt assaillant comme approche, voilà ce que pensait un Gab pas encore endurci à toutes ces attaques marchandes. Il s'y fera petit à petit!
LE QUOTIDIEN À HANOI
Un dortoir à 3$ la nuit pendant 2 semaines. Je me promène dans la ville à tous les jours, je rencontre du monde; je recherche ces petits réseaux de Westerners qui s'étendent sur la cité. Je recherche aussi les bons endroits où manger pour pas cher. Je creuse pour trouver, avec l'aide de ma voisine de dortoir, Lin, une place où s'établir pour pas trop cher. On trouve une chambre d'hôtel à 7$ (3.50$ chaque) équipée d'un frigo, d'une télé avec câble, d'une table, de prises de courant, d'un ventilateur, de l'air climatisé, d'une fenêtre, d'une salle de bain et, miracle, d'internet sans fil! Une seule coquerelle aperçue à ce jour... Bref, j'apprivoise tranquillement cette ville. Mon dur labeur social m'a permis de dénicher un contrat pour un site web. Quelques rencontres avec des photographes, graphic designers et cie. m'ont par contre indiqué Ho Chi Minh City (Saïgon) comme étant une ville de choix pour s'établir et trouver un emploi à mon goût. Je décide donc de quitter Hanoi après que le site web soit complété. Vous vous demandez peut-être où est passée ma volonté d'être professeur d'anglais? Eh bien, pour ceux qui ne me connaissent pas encore sous cet angle, je suis quelqu'un de têtu. Quand tout voyageur en besoin d'argent s'arrête à Hanoi peut facilement se trouver un emploi comme instituteur, cela enlève beaucoup de sa saveur exotique, surtout pour un têtu qui désire faire différemment et ne pas nécessairement prendre le chemin le plus facile... De plus, j'ai compris que je pouvais compter sur mes capacités de graphic/web designer et de photographe pour subsister, ce qui me motive beaucoup plus. Je serai donc resté plus d'un mois au total à Hanoi, et je crois que de bouger vers le sud me fera du grand bien. J'avais une inquiétude quand le moment d'écrire ces lignes viendrait, une inquiétude fondée sur ma capacité à rester politiquement correct. Vivre ces quelques semaines au sein du quartier touristique, je dois l'admettre, a mis ma patience et ma tolérance à l'épreuve à plusieurs reprises, si ce n'est sur une base quotidienne. À ce jour, 90% du Vietnam s'illustre par mon séjour à Hanoi, et je pris pour que le reste du pays me fasse voir un autre côté, plus accueillant, plus sympathique et moins money-driven que la capitale. J'espère vraiment que je sortirai du pays avec un meilleur souvenir que si je le quittais demain matin. Enfin, j'espère aussi que le Vietnam dégage par la suite, via mes écrits et photos, l'image d'être constitué d'humains, et non de marchands avares. En tant que « raconteur d'histoires » et « preneur de photos », je ne peux cacher la vérité sur ce que je vois, sinon quel piètre reporter je ferais! Je termine en disant que le Vietnam est à date le plus gros générateur de nostalgie envers le Cambodge, mon coup de foudre à ce jour, pour ceux qui ne le savent pas...! Mais ne vous en faites pas pour moi, dans la vie tout n'est pas rose, même en voyage! Et il faut être prêt à tout, savoir trouver des ressources. Je m'en vais donc déguster un autre Pho, dont la recette miracle — ou le mélange de chili et d'ail — a le don de me remettre sur pied! MESSAGE À TOUS CEUX QUI M'ONT SUPPORTÉ Je voudrais remercier mes amis et membres de ma famille qui ont fait l'achat d'une de mes photos lors de la dernière vente. Je vous remercie publiquement, mais attendez-vous à recevoir ma visite à mon retour pour de plus profondes descriptions, tel que promis! Pour toute autre personne voulant faire l'achat d'une de mes photos, n'hésitez surtout pas à me faire parvenir votre intérêt. Je relance une deuxième ronde de ventes dès que vous serez assez nombreux! The Gab Trotter Hanoi, Vietnam
Tai sao không!
vendredi 8 août 2008
Moi qui croyais rester à Hanoi à peine un mois... Neuf semaines plus tard, j’y suis toujours. Le contrat de site web qui me retenait dans la capitale s’est étiré. Si on peut appeler ça de l’ironie, l’argent gagné avec ce contrat aurait été tout juste assez pour me faire vivre pendant le temps que je travaillais, alors que mon but était de pouvoir ramasser un peu pour continuer mon chemin dans le sud du pays. La vraie ironie, la voilà: je n’ai pas été payé pour mon travail. Mon client n’a pas l’argent pour me payer, tout simplement. J’ai dû tirer sur la plug du site web, donc mon client et moi nous retrouvons perdants. À ce qui parait, c’est comme ça que ça marche au Vietnam. Désolant. Résultat, j’ai moins de fonds qu’avant mon arrivée à Hanoi, j’ai perdu mon temps à mes frais, et mon projet de continuer la route en moto tombe à l’eau. J’ai dû, malgré mon total dédain à le faire, emprunter à mes chers parents pour pouvoir quitter la ville, à la recherche d’un autre boulot. Voilà pour le côté négatif de ma situation. Le côté positif, j’ai rencontré du monde bien durant cette sombre période! Lin, ma coloc chinoise, qui était dans a même situation que moi. On partageait une chambre question d’économiser et de pas être seuls tout ce temps-là. Adoratrice de reggae, amoureuse de Chiang Mai en Thaïlande, j’ai bien aimé son humeur « chillax »! Jamie, l’Australienne rencontrée deux mois plus tôt à Luang Prabang est venue nous tenir compagnie à plusieurs reprises et nous a fait connaître de bonnes places où manger comme les locaux. Karim, mon Égyptien favori! Son humour à la « Borat » (voir le film éponyme) et sa grande culture historique, géographique et... fataliste vont me manquer. Johannes, l’Allemand qui a tant voyager m’a grandement inspiré pour un trip en Amérique du Sud. On va se rencontrer un jour encore, c’est sûr! Jessica, avec ses séjours de fin de semaine dans la capitale, était toujours partante pour une petite bia hoi (comme tout le monde en fait!), et a en plus contribué à ma coupe de cheveux punk... Perry, notre voisin l’américain, avec qui je poursuis mon trip vers le sud du pays, est toujours à l’affut pour apprendre un peu de français, surtout s’il prévoit rencontrer des Françaises...! Lisanne, de Hollande, avec ses théories « No problem », « Why not? » et anti « I have to... » vont certainement m’aider à profiter de la vie un peu plus! Une personne vraie qui ne cherche qu’à rire et s’amuser et à entraîner son entourage à faire de même. Oh! et il y en plein d’autres! À vous tous, je vous l’ai déjà dit à de multiples reprises, mais je le répète, MERCI! Avant de vous raconter mon cheminement vers le sud du pays, voilà un peu de quotidien « hanoien ».
HANOI
Au début, je « travaillais » environ 3 heures par semaine, ce qui me laissait beaucoup de temps libre à me concentrer à ne pas dépenser mon argent. Je vivais dans le charmant Old Quarter de la ville, qui se trouve tout juste au nord du petit lac Hoam Kiem. La ville célèbrera son 1000e anniversaire en 2010, ce qui n’est pas peu dire. Les étroites bâtisses ne dépassant pas 3 étages, se juxtaposent parfois bien, parfois d’une logique géométrique quasi-inconcevable. Les grilles de métal de ces « holes in the wall » (surnom donné à toutes ces minces boutiques à portes béantes qui se succèdent) s’ouvrent dès les petites heures. J’ai pu, lors de mes sporadiques nuits d’insomnie, marcher dans le quartier et observer autant les lève-tôt (comment mettre ce mot au pluriel?) installer leur marchandise, et les résiduels vagabonds de la nuit dernière errer sur les trottoirs, grugeant les dernières calories de leur corps soumis aux effets de l’alcool ou autres substances. À peine ces derniers auront retrouvé leur respective habitation que les rues se sont déjà animées, et le buzz des motos ne s’éteindra malheureusement pas avant plusieurs heures. Une journée typique inclut habituellement une marche, caméra en main, autour du quartier à la recherche d’un resto « hole in the wall » où l’on peut savourer un Chicken Fried Rice pour à peine 1$. À ce sujet, je conseille à toute personne qui projette d’aller à Hanoi de passer le bonjour à la gentille famille qui tient les rênes du King’s Café sur Hang Giai. Les meilleurs plats en ville et des prix qui battent tout compétiteur. Je me prends un bon café au Huê’s Café (le meilleur en ville, je le recommande aussi), avec mon ami Linh, véritable carrefour social, qui est au courant de tout ce qui se passe dans le quartier. Je continue ma marche vers le lac, charmant lieu de repos, si on omet les motos qui circulent partout autour. La lecture de mon livre se fait interrompre par une jeune vietnamienne qui se dit étudiante et qui désire pratiquer son anglais avec moi. On parle un peu, tout en restant au niveau de « How many brothers and sisters do you have? » avant qu’elle ne quitte. Bien plaisant. Cependant, ce scénario s’est répété à TOUS les jours ou j’ai fait la tentative de relaxer près du lac. Je ne sais pas si c’est le manque de profondeur des dialogues ou le fait que je commençais à sentir que toute la ville savait que j’avais un seul jeune frère, mais après un bout de temps, j’ai fléchi et je me retirais dans ma chambre étouffante de chaleur pour lire... Ma charmante Guest House, Real Darling Café (mais qu’est-ce qu’ils ont à mettre un « Café » à la fin de leur nom de compagnie??), nous a hébergé moi et mes amis pour plus d’un mois. Le personnel était bien marrant et je recommande encore une fois, à tous les voyageurs d’y rester quelques nuits. La soirée des backpackers se commence habituellement au populaire Bia Hoi Junction (carrefour de la bière en fût) où l’on peut déguster une bière à 3000 dongs (18¢) assis sur des petites chaises en plastique. Son goût est tout juste un peu plus supportable que de la cire à plancher, mais oh combien on s’en fout quand on est sur un budget serré! Les 4 coins de rues s’analysent du regard, car c’est avec tous ces buveurs sans vergogne que l’on va s’entasser au Hair Of The Dog, ou bien au Mao’s Red Lounge, ou sinon au dansant Root’s, si ce n’est pas au Dragonfly... qui sont tous à moins de 2 minutes de marche entre eux. D’incroyables rencontres se sont succédées dans cette atmosphère hors du commun, où l’on peut boire pour des pinotes, parler ou jouer du regard avec tous les inconnu(e)s qui nous entourent, en sachant que tout le monde est sur le même air de fête! Et si vous êtes plutôt d’humeur à relaxer, ne vous en faites pas, le trafic de motos est un spectacle en soi, avec au moins un dérapage ou accrochage par soir. Et tous ces taxis qui s’arrêtent en plein milieu de l’intersection pour faire une série de manœuvres avant-arrière pour reprendre la rue par laquelle ils arrivaient, dérangeant le flot continuel. Les factures à payer au départ, chaotique échange de billets, d’une précision douteuse, souvent au bénéfice des vendeurs. Et les miroirs de motos qui nous frôlent les épaules quand on se lève de nos chaises basses. On ne peut oublier de mentionner le lot de vendeurs qui nous rendent visite avec en main briquets, livres, paquets de gomme, fruits de mer, arachides, etc. Et tout ça est encore mieux s’il se met à pleuvoir! Et attention à la pluie dans ce pays... Une averse d’une heure provoque un déluge! Je laisse les photos parler d’elles-mêmes. Le quartier a un certain attrait, mais il reste qu’il est extrêmement touristique, remplis de vendeurs de toutes sortes, de taxis, d’agence de voyage et d’organisation de tours guidés, de café internet, de guest houses... Pour ce qui est des vendeurs de rue, ils étaient à la limite de m’énerver... Pour ceux qui me connaissent bien, ça m’en prend beaucoup pour me faire sortir de mes gonds. Croyez-moi, ils sont chiants. Une journée ça va, mais quand ça fait 2 mois que tu vis sur leur territoire et qu’aucun d’entre eux te reconnaît, tu développes un 6ème sens pour les détecter et leur lâcher poliment (malgré moi) un « non merci » avant même que la question ne soit posée. Les chauffeurs de Xe Ôm (moto-taxi) sont les pires, tout comme partout en Asie (vous vous souvenez de mon texte intitulé « Need motorbike, Sir? ») car ils ont toujours d’autres choses à vendre: toutes les drogues possibles et évidemment, leur jolie « lady boom boom »... Hanoi est une immense ville, 5 millions d’habitants vivants dans des maisons de maximum 3 étages. Je n’ai malheureusement pas exploré tous ses recoins, même en deux mois... J’ai tout de même fait quelques excursions en dehors du Hoam Kiem District pour aller à de multiples musées, voir un film dans les cinémas des quartiers riches, visiter mes clients en Ho Tay Lake, déguster un peu de chien dans un resto réputé (je ne parle pas de hot dog, là), ou simplement pour me perdre avec ma caméra comme j’aime bien le faire. La capitale a son lot de charmes et de surprises qui me resteront inconnus et même insoupçonnés. La raison pour laquelle je la quitte, c’est Saigon, qui offre, selon les dires, plus d’option pour trouver un boulot. La ville me sort par les oreilles, et il me faut absolument un repos dans les montagnes, sur la mer ou dans un désert avant de poursuivre ma recherche.
HALONG BAY
L’attrait touristique numéro 1 au Vietnam, se trouve à quelques heures à peine d’Hanoi. Pour la première fois depuis un bon bout de temps, je m’offre un tour guidé de trois jours à bord d’un bateau. De toute façon, il est quasi-impossible de s’y rendre sans pré-arranger le tout. Moi et Perry cuvons une soirée bien arrosée dans l’autobus qui nous mène au port qui donne sur la Mer de Chine. Nous abordons un immense bateau de bois qui part en direction de Cat Ba, une île habitée où nous allons passer une nuit. Nous faisons arrêt dans ce qui m’a semblé être la plus « indescriptible » caverne jamais vue. Désolé je cherchais un mot, mais j’ai pas trouvé. Je vais faire une longue phrase, alors: Bourrées de dizaines touristes tous frais débarqués des dizaines de bateaux comme le nôtre, qui se déplacent en file sur les dizaines de chemins de ciment et bordés de clôtures et de pancartes d’interdiction de « fumer/jeter des déchets/traverser les clôtures/avoir du fun », caméras vidéos en main (quelqu’un, expliquez-moi pourquoi on FILMERAIT une caverne???), tous émerveillés par les agencements de couleurs provenant des dizaines de néons bleus, rouges et verts, alimentés par une bruyante génératrice à la sortie qui nous rappelle que les cavernes n’ont habituellement pas l’électricité courante et que ça devrait rester ainsi. Heureusement, Cat Ba nous redonne de l’espoir. Merci à Jessica et Lisanne qui y travaillent. Petite soirée au bar de Lisanne à parler de tout et de rien, incluant l’expérience encore fraîche et troublante de la caverne. Au lendemain, on se loue 2 motos pour partir tous les 4 vers le lieu de travail de Jessica, qui est un mur de roche. Elle pratique l’escalade et est assistante pour une compagnie sur l’île. Je ne peux malheureusement pas me tenter contre la paroi puisque notre arrivée à l’improviste a empêché de prévois le matériel nécessaire. Par chance, Perry a la même pointure qu’un autre homme présent et il performe étonnamment bien pour une première fois. Je dois déposer Lisanne à son travail, ce qui me laisse du temps libre avec ma caméra et une moto, génial! Perry et moi renonçons à la deuxième nuit sur le bateau pour rester sur l’île encore plus longtemps. En bout de ligne, nous n’avons rien vu de la fameuse Baie d’Halong, puisqu’on dormait sur le pont du bateau, ce qui m’a valu un joli coup de soleil sur ma peau blanchie par mon séjour en ville, incluant les marques des écouteurs de mon ipod sur le ventre... Si vous voulez mon avis, Halong Bay n’a pas rien d’extraordinaire, et je dois tout le plaisir de ce court trip à mes 3 amis, Perry, Jessica et Lisanne. Je me suis juré de ne plus jamais faire un tour de la sorte! Si vous voulez voir des paysages qui n’ont pas la même réputation mais qui sont 10 fois plus impressionnants, le nord du Vietnam en regorge, près de la frontière chinoise. Louez-vous une moto et le tour est joué. Il y a la région de Krabi, en Thaïlande qui est étonnement semblable aussi.
HUÊ
Bref, le trio Canada-USA-Hollande (Lisanne quittait son poste au bar pour continuer de voyager) continue vers le sud en autobus. Premier arrêt, Huê. Cette ville tient toujours ses fortifications de la citadelle ancienne. Nous la visitons rapidement à bord d’un cyclo, les fameux vélo-taxi du Vietnam. Notre guide, Mr Tu est bien drôle et me laisse même « conduire » pendant quelques mètres. Pas le temps d’en voir plus, mon court arrêt à Huê n’aura duré qu’à peine 5 heures. Nous reprenons la route et arrivons à Hoi An dans les heures qui suivent.
HOI AN
On se débat un peu pour trouver une chambre d'hôtel mais on y parvient. Cette ville exerce une belle énergie, et rétablit l’équilibre après plusieurs semaines de tension hanoienne. Une bicyclette louée me permet d’explorer à ma manière, c’est-à-dire en me perdant totalement. J’aboutis dans le milieu de nulle part, parmi les rizières et les champs cultivés, à travers des regroupements de maison, d’où les propriétaires m’envoient la main en souriant, probablement étonné de voir quelqu’un hors de la ville ou de la plage. Je profite pleinement du souffle du vent qui ralentit un peu la course de mon vélo, dépourvu d’un système de dérailleur et aux freins douteux. Il me mène tout de même à la plage, où je m’installe pour jouer de la guitare, ma nouvelle acquisition. Pour 23$, elle sonne étonnement bien! Les environs de Hoi An se savourent à vélo, mais c’est à pied que l’on découvre la ville. Une balade près de la rivière fait succéder les restos vietnamiens qui sont réputés pour leur diversité. L'histoire dit qu'autrefois, un Empereur vivant au centre du pays, avait le caprice d'avoir, à chacun de ses repas, 50 plats différents, faits par 50 cuisiniers et apportés par 50 serviteurs. Nous avons dû goûter, à notre grand plaisir, pour confirmer la légende. Je ne peux pas dire que j'ai fait grand'chose durant les 5 jours passés à Hoi An. J'avais projeté d'aller photographier des chevaux dans un ranch tenu par un Français, mais il était impossible à rejoindre alors que je l'attendais à notre point de rendez-vous, à 6h du matin... Un photographe Vietnamien m'a aussi proposé d'aller avec lui tôt le matin pour capturer les pêcheurs qui jettent leur premier filet de la journée dans les eaux de la ville. Mais, malheureusement, ce cher monsieur était tout autant impossible à contacter le soir avant notre date choisie... Je vous demande donc de faire appel à votre imagination et de vous figurer de quoi auraient eu l'air les photos... désolé! Tous les trois avons pris la route vers Danang en moto, question d'aller voir une plage différente. Cette ville portuaire se trouve à quelques 25 km de Hoi An et la route qui les sépare est d'une vue incroyable sur la côte. Après s'avoir balader dans les routes montagneuses de la péninsule et s'avoir perdus dans les rues d'un étrange quartier, nous nous retrouvons sur une plage entièrement occupée par des Vietnamiens. Comme toujours, on capte l'attention de tous, et nous nous faisons offrir du vin de riz, fort en pourcentage d'alcool, la coutume en Asie! Perry se tente à la pêche aux moules avec masque et tuba alors que Lisa et moi optons pour un endroit à l'ombre sur les rochers à parler avec les quelques jeunes qui nous entourent. Notre faim nous rattrape et nous stoppons dans un resto qui n'a probablement jamais servi de bouffe à des étrangers. Une des clients, carrément allumé à l'alcool nous pose tout plein de question qui nous font rire, mais finissent par aiguiser notre patience... Je dois partir en hâte car mon autobus part vers Nha Trang le soir même. C'est là que je crois m'installer pendant un petit bout pour trouver un boulot, loin de la grande ville. Perry et Lisanne, eux, restent un jour de plus sur Hoi An.
NHA TRANG
J'arrive en ville vers 5h du matin. Heureusement, mon comité d'accueil est à l'heure. Lin, arrivée plusieurs jours auparavant, se lève de son lit et me guide vers sa Guest House. En après-midi, nous allons à la plage pour faire le plein de soleil. Je me tente pour une petite baignade. La plage est jonchée de déchets, c'en est pathétique. Je me retrouve nez à nez avec un condom flottant, et ça me retire toute envie de continuer quelconque exercice de natation. En sortant de l'eau, c'est à quelques centimètres d'une seringue que mon pied se pose. Je la prends doucement et décide d'aller la porter dans une poubelle, et j'en profite pour avertir les quelques touristes qui se baladent tout près. Une lame de rasoir évitée dans le stationnement, je commence à croire que cet endroit n'est peut-être pas l'endroit rêvé pour s'installer... Quelques minutes plus tard, une fille se fait voler son sac, qui comportait passeport, carte de crédit, billet d'avion, etc. Elle croyait que c'était plus sage de tout garder avec elle plutôt que de laisser tout à l'hôtel... En soirée, avec quelques personnes rencontrées à gauche et à droite, nous sortons pour goûter à la vie nocturne de cette ville de fête. Deux de mes compagnons de dortoir se font voler une caméra et près de 60 $. Pour une première impression, c'est raté. Heureusement, le temps passe sans que rien d'autres événements de ce genre ne surviennent. En fait, la situation tourne du tout au tout. Je rencontre Richard, un québécois qui travaille dans un centre de plongée. J'adore la plongée et j'avais la forte intention de tenter l'expérience à nouveau. Nha Trang se trouve à être le site #1 au Vietnam pour la pratiquer. Richard me propose de travailler sur le bateau et de passer mes certifications pour devenir Dive Master. Le processus prend un mois, et je plonge gratuitement tous les jours. Il y a quelques frais à débourser, mais qui sont en fait une fraction de ce que les cours m'auraient coûté n'importe où ailleurs. Mes nouveaux mots favoris sont ceux-ci: pourquoi pas? why not? tao sao không??? Je dis oui! Lisa décide de rester elle aussi, saisissant l'opportunité. Perry doit, malgré son immense ambivalence, nous quitter pour aller étudier le mandarin à Singapore, projet planifié et payé depuis bien longtemps. Je travaille donc 6 jours semaines sur le bateau, à plonger avec les clients et à prendre des photos sous-marines et à leur vendre. Le staff (Français, Finlandais, Québécois et Vietnamien) est vraiment super, et les liens se sont vite créés entre nous. J'ai même ma propre maison, option moins coûteuse que de rester dans un hôtel. Pour 75$ par mois, j'ai ma propre chambre, avec balcon, lit double, salon, tv avec satellite (!) et, le comble, une cuisine! Vous avez un Gabriel complètement comblé: plongée + soleil + bon monde + photo + une chambre en désordre + revenu monétaire! Je viens tout juste de commencer et j'adore tout pour l'instant. Je crois sûrement rester ici encore un bon bout de temps, mais je ne saurais dire exactement jusqu'à quand. Je ne vous en dis pas plus... Je garde du jus pour le prochain post, qui sera sans doute accompagné de quelques photos sous-marines!
Dive now, work later
lundi 24 novembre 2008
Eh oui, je suis toujours en vie! Trois mois se sont écoulés depuis mes dernières nouvelles, je sais. Trois mois sans laisser la moindre trace de mon cheminement, sans même déposer une ou deux photos, je sais! Mon excuse, j’étais occupé sous l’eau. Plutôt difficile de me mettre à l’écriture sous les vagues de Nha Trang, il m’a donc fallu attendre que la saison des pluies débute réellement, dissuadant les clients à aller se mouiller et empêchant le bateau de quitter port. C’est donc bien cloîtré dans ma chambre que je me suis mis à l’écriture, avec en guise de trame sonore ma musique ainsi que la pluie assourdissante tombant sur les toits de tôle.
NHA TRANG
Bon, où commencer? Je veux d'abord préciser que ce blog sera un peu différent de ce que vous avez lu ici depuis le début. La raison: je ne voyage pas présentement, je suis plutôt bien ancré et installé à Nha Trang, cette petite ville de pêcheurs se situant au sud de la côte du Viêt Nam. Là où la street food ne coûte pratiquement rien, où la plongée attire à chaque semaine des centaines d’amateurs et où l’on peut relaxer sur la plage lorsqu’on relie les grandes villes que sont Saigon et Hanoi. Apparemment, si nos plans de voyage sont plutôt flous, qu’on a le moindrement le goût de l’aventure et que le temps n’est pas une contrainte, il est facile de s’échouer quelques temps par ici...
MA MAISON
Pour ça, pas question de rester à l’hotel ou dans les Guest Houses. Par pure chance, je déniche un appartement qui vient tout juste de se libérer pour les prochains mois. Le proprio quitte pour Saigon et n’a habituellement personne qui habite dans sa maison, mais est tout à fait enclin à recevoir un petit revenu supplémentaire. Le loyer s’élève donc à 3 millions de đong au mois, que je partage avec Lisanne et son copain Sy (ça nous fait un gros 2$ par jour chacun). J’ai ma chambre à l’étage, avec balcon et hamac, cuisine, salle de bain et salon avec télé-câble à ma disposition. Le luxe, quoi. Le plus surprenant avec ma maison, c’est qu’elle se trouve sur la même rue qui mène à la plage, donne accès à mon lieu de travail, et se trouve à deux pas des grands bars en ville, à une multitude de restaurants et de street food stalls. Étant donné que cette Tran Quang Khai street ne mesure à peine 400 mètres, je n’ai nul besoin de moto ou de vélo et ça coïncide parfaitement avec l'attitude paresseuse qui émane de ce quartier. Une journée productive dans la vie de Gabriel pourrait donc se dérouler dans le même minuscule coin de la ville, si ce n'était de la plongée. Vous connaissez le projet mondial nommé Couch Surfing? En bref, c'est un site web (couchsurfing.com) où l'on se crée un profil et choisit entre le statut « disponible pour héberger » ou « à la recherche d'un divan ». Partout autour du monde, des jeunes et moins jeunes offrent gratuitement l'accès à leur maison aux voyageurs qui recherchent à la fois un toit temporaire, de la compagnie et surtout un guide local. Basé sur la confiance et l'honnêteté, la sécurité est renforcée avec le principe des références. Si vous recevez des invités et qu'ils ont aimé l'expérience, ils vont l'écrire sur votre profil et tout le monde pourra le lire. Une personne ayant recueilli plusieurs commentaires positifs se verra plus haut dans la liste de recherche. En général, l'invité offre un petit quelque chose à l'hôte, malgré qu’il n’en est aucunement obligé. Personnellement, j'aime bien qu'on me cuisine une bonne bouffe! À Nha Trang, il n'y avait que moi et ma colocataire Lisanne offrant un toit, ce qui nous a permis d'accueillir virtuellement tous les couch surfers de passage. Au total, nous avons héberger près de 50 d'entre eux. Je vous invite tous à vous joindre à ce mouvement, autant pour offrir que pour recevoir. De superbes rencontres, des bons moments, des échanges valorisants! Ma chambre, mon désordre. Le salon et la populaire télé. Là où je « cuisine » mes nouilles instantanées. Salle de bain à aire ouverte, le plaisir de se brosser les dents sous la pluie.
LA LANGUE
Sept mois au Vietnam sont suffisants pour familiariser son oreille aux différents sons et tons de la langue vietnamienne, mais loin d'être assez pour pouvoir communiquer sans anicroche. On compte au total 6 tons, qui me sont totalement impossibles à décrire sous forme écrite, et une série d'accents faisant varier la sonorité-même d'une voyelle donnée. Par exemple, la lettre A peut se dire A, Ă ou Â. Multiplions ces 3 voyelles par les 6 tonalités possible et nous nous retrouvons rapidement avec 18 façons de dire la simple lettre A... Vous me suivez? Même chose pour les E et U (2 variantes) et le problématique O (3 variantes aussi). L'alphabet vietnamien, comme vous l'avez remarqué, s'écrit avec des caractères romains, tout ça grâce aux missionnaires Français qui ont instauré ce système il y a plus de 150 ans, remplaçant les traditionnels caractères d'origines chinoises. Une certaine logique qui ne nous est pas si étrangère habite l'organisation des accents et des prononciations (accent aigu: tonalité montante, accent grave: tonalité descendante...) et voilà une bonne nouvelle pour un apprenti linguiste-amateur qui veut rajouter une langue à son trousseau. La lecture est en fait très simple une fois que l'on « maîtrise » la prononciation; l'écriture reste un peu tricky à cause des superpositions et agencements possibles avec les accents (on retrouve souvent 2 accents sur la même lettre). Là où ça se complique un peu plus, c'est au niveau de la communication, la vraie. Dans une phrase de 10 mots, si vous en prononcez 9 correctement, le dixième va probablement tout changer le sens de la phrase et la rendre incompréhensible... Frustrant. Quant à la compréhension, oubliez ça. Les tonalités se mélangent, les sons se succèdent, les voyelles se brisent entre elles... J'ai pu comprendre et me faire comprendre seulement lorsque je parlais avec un de mes collègues, qui était au courant de mes efforts à apprendre et portait une attention particulière, reconnaissant les erreurs communes à tous les étrangers. Sinon, ma communication avec le reste du Vietnam se résume à l'utilisation des chiffres et à des phrases bien simples et pratiquées avec excès. À noter, le parler du Nord diffère en plusieurs points à celui du Sud, dans la prononciation et dans le vocabulaire. Beaucoup de difficultés mais la langue vietnamienne est d'une simplicité au niveau de la conjugaison et du vocabulaire: les verbes, noms, pronoms, adjectifs sont tous invariables, merci! Quoi qu'il en soit, après tant d'efforts et de déceptions, je me suis résigné à stopper ma progression, à garder en mémoire mon bagage et à me préparer une autre langue asiatique plus simple et surtout, plus appréciable. Pas trop difficile, le vietnamien est considéré comme étant un des plus complexes du continent, même devant le mandarin (qui ne comporte que 4 tons). Je chérie sans aucun doute cette dure étape, et compte bien appliquer toutes mes acquisitions lors de ma prochaine tentative linguistique, car oui, il y en aura une autre. Bonne lecture, et ne vous découragez pas...
MES AMIS
Il a été très facile et je dirais même rapide, de me faire des amis ici. Pour commencer avec mes collègues de travail, ensuite avec le réseau relativement simple de voyageurs qui se sont posés à Nha Trang et avec tous les locaux qui s'y mélangent. Lisanne, ma Hollandaise préférée, avec qui je progresse dans le DMT (Dive Master Training), habite, et voyage depuis le mois de juillet, est toujours à mes côtés. Elle qui voulait descendre le pays et bifurquer vers le Laos, elle est restée « prise » quelques mois supplémentaires au Vietnam, renouvelant son visa à 3 reprises... J'en suis bien heureux, car elle m'a été d'une merveilleuse compagnie, même si parfois nos deux âmes entêtées ont généré quelques étincelles. Je ne vais conserver que des bons souvenirs de cette fille bien en vie et qui n'a peur de rien, si ce n'est que de ne pas être l'amie de tout le monde! À l'instant où j'écris ces lignes, Lisanne vient tout juste de nous quitter en bus vers le Laos, son but qu'elle gardait en tête depuis les quatre derniers mois. Triste, mais soulagé pour elle, car il était grand temps qu'elle remette la machine du voyage en marche. Elle a finalement fini par quitter le Vietnam! C'est grâce à une rencontre fortuite avec Richard, le coloré québécois, que j'ai pu obtenir mon Dive Master. Étant Instructeur (le niveau qui suit après Dive Master), il m'a entraîné et certifié alors que j'avais à travailler pour Scuba Zone, un des 12 centres de plongée à Nha Trang. Non seulement son deal était à tout casser, mais Richard s'est révélé être tout un personnage, une source inépuisable d'histoires invraisemblable de ses périples qui se situent principalement en cette Asie qu'il adore et habite depuis plus de 3 ans. En plus de la technique de plongée, il m'a enseigné que dans la vie, il faut foncer pour obtenir ce que l'on désire au lieu d'en parler sans agir, et a en quelques sortes grandement appuyé la doctrine « No problem » de Lisanne! Un bon vivant, qui traite la vie comme s'il n'y avait pas de lendemain et qui place l'amitié au premier-plan. Il est une de mes rares connaissances qui fait vraiment ce qu'il dit (et dit ce qu'il fait aussi!). Encore une fois Richard, merci! Marc (le vieux) et Frankie (le grand), les deux légendaires Français de Nha Trang. Frankie du haut de ses 6 pieds 3 pouces s'est fait surnommer King Kong par le Vietnamiens, et avec raison. Établi au Vietnam depuis quelques années, il maîtrise la langue locale, je dirais, mieux que l'anglais! Il a trouvé sa place, ça c'est sûr! Marc le grand voyageur, qui n'a peur de rien sinon de s'ennuyer, n'a pas hésité à faire son Dive Master Training malgré ses 50 balais! Un grand timide, qui a plein d'histoires de partout à travers le monde à raconter, une fois qu'on a percé la coquille autour de quelques litres de Bia Hơi! « La fois où m'a mis en prison pour une connerie à Hawaii... », « Ah wais, la Somalie, c'est super... », « Ça prend seulement 2 ans pour parler couramment la langue et j'y ai passé 6 ans, au Japon. D'ailleurs, j'ai été acteur dans quelques films... », et ainsi de suite. Laura la finlandaise hyper motivée par tout ce qu'elle fait, a convaincu un nombre record de voyageurs à venir plonger avec Scuba Zone, en plus d'être excellente sous les vagues. Dommage qu'elle ait dû partir après seulement un mois à travailler ensemble. Laura, kitos! Mr. Lôc, le proprio de Scuba Zone, fait partie des quelques pionniers de la plongée sous-marine au Vietnam. Il a commencé l'apprentissage à ses 20 ans et n'a jamais arrêté depuis, il y a 30 ans de ça. Mes hommages! Un vrai poisson sous l'eau, il se déplace tellement agilement et on dirait que son système n'a pas besoin d'air du tout. Un vrai homme grenouille; Anh là ngươi con nhài quá!  Un être attentionné pour tout son entourage, qui fait passer la plongée avant la business et qui est toujours partant pour m'enseigner quelques chansons vietnamiennes à la guitare! Ne pas oublier, tout le staff vietnamien: Sy, Phương, Giang, Teo, Hùng, Vũ, Hân, Trang, Miss Ngôc, Kin, Bao, avec qui j'ai eu vraiment beaucoup de plaisir à travailler! La facilité de communication diffère avec chacun d'eux allant de parfaite compréhension mutuelle à aucun mot en commun, mais je me suis rendu compte que les mots ne sont pas toujours nécessaires pour créer des liens d'amitié! Ils m'ont par contre tous été d'un aide précieux pour mon apprentissage de la langue, qui, je dois le dire, n'est pas toujours facile... Vous allez tous me manquer! Tôi nhớ ban! Mon long séjour dans cette ville ne pouvait évidemment se dérouler sans que je ne tombe pour une jolie vietnamienne pleine de charme... Phương (les prénoms, ici, c'est les mêmes pour les deux genres), cette plongeuse née et passionnée, constamment souriante, qui contrairement à d'autres, s'intéressait à ma personne plutôt qu'au fait que je sois un étranger, ou encore pire, à mon argent. Une perle rare à mon avis. Mais toute bonne chose a une fin. Malgré ce qu'on s'était dit au départ, il est évident que nos « plans » divergeaient quelque peu. Je vous épargne les détails, mais en bout de ligne, il est mieux pour nous deux de ne plus être ensemble. Mieux pour elle surtout. Je la remercie grandement pour sa présence, pour le temps que ça a duré, j'ai vécu une expérience comme jamais j'en aurai encore, j'en suis sûr. Cam ơn em. Par la suite me sont arrivés Jada, Travis et Rebekka, les trois nouveaux Dive Master en entraînement, respectivement du Canada, USA et de Suisse. Travis a été le premier à se lancer, après avoir surfer sur mon divan pendant près de 2 semaines! Nous l'avons amené sous les vagues et il a aussitôt aimé. Le convaincre de s'installer pour quelques mois n'a pas été difficile! J'ai pu noter son professionnalisme dès ses débuts. Il apprend vite, pose beaucoup de questions, mais jamais deux fois la même. Son humour et son imagination ont certainement ensoleillé les nombreuses journées pluvieuses sur le bateau. Je me souviendrai de ses légendes lugubres et histoires de pirates cambodgiens, toutes bidons et improvisées à propos de l'île Mun, qu'il dictait aux clients, pas encore complètement réveillés lors du briefing matinal! Ensemble, il nous a fallu un bon 10 minutes de description pour semer le désir de faire son DMT dans l'esprit de Jada. Elle venait tout juste d'accomplir sa première plongée à vie avec une autre compagnie, mais elle n'a pas su résister notre charme sans fin et s'est jointe à nous. Étonnant, s'installer pour quelques mois alors que son voyage venait tout juste de débuter deux semaines plus tôt. Toujours resplendissante, elle ne cherche qu'à s'amuser et en fait profiter son entourage. Elle est la championne pour nous convaincre de sortir pour un verre, et pour s'en faire offrir par tous les mâles de la ville aussi! Nombres de fois nous avons, en sa compagnie, dépassé les limites où il est généralement trop tard pour les excuses... De mémorables moments (pour la plupart), que je n'hésiterai pas à partager avec elle de nouveau, à mon prochain passage à White Horse, Yukon. Vient ensuite Rebekka qui s'est d'abord présentée comme cliente. Piquée de curiosité, elle s'est renseignée sur les coûts et implications de l'entraînement. Une autre de plus dans notre équipe! Elle est très douée sous l'eau et comme preuve, a réussi à passer son Dive Master, malgré des problèmes de santé l'ayant clouée au bateau à de multiples reprises. Un peu têtue (si c'est moi qui dis ça, ça veut dire qu'elle l'est beaucoup!) c'était plutôt amusant qu'énervant de la voir se débattre dans ses idées fixes! On se rend alors compte que sa timidité cache une personne qui a de grandes convictions et qui se bat pour les faire valoir. Avec le temps, inévitablement, de solides liens se sont tissés, entre Rebekka et Travis, tout comme pour moi et Jada. Ils se sont pris une maison tous les trois. Avec Lisanne, Jada et Rebekka à bord, nous sommes le seul dive shop en ville à avoir autant de filles comme Dive Master. Et devinez quoi? Ça attire beaucoup de clientèle ça! À partir de ce moment, Scuba Zone a connu une superbe fin de saison. En fait, la saison morte semblait être arrivée partout ailleurs mais nous continuions sur la même lancée, au grand plaisir de Mr. Lôc! Durant cette période, nous avons reçu des clients qui se sont vite transformés en amis. Je ne fais qu'en nommer quelques un ici: Bettina + Martina, Omer, Peter + Graham, John, le légendaire Ricky, Boris, Chu Ngoc + sa cousine Trang, Simon + Pascal, Collenn, Ian + John + Wally + Scott, Sophie, et tout plein d'autres! Voilà un des merveilleux avantages à être dans le domaine touristique, on vient à rencontrer du nouveau monde constamment. Et que dire de ces autres pauvres victimes de Nha Trang, qui sont restées collées ici un peu plus longtemps que prévu... Murphy, Tiger, Philippe, Eli, Sanna, Jérôme, Paul, Emi, Robin, Yann, Alexi, Steve-O, Mike, Chris, Rafail, Irina, Mélissa, et tant d'autres...
AVANT LA PLONGÉE
Il est 5h30 du matin, on se lève! Le soleil est encore caché derrière les palmiers alors que je me dirige vers le centre de plongée. Le temps d'embarquer l'équipement dans la mini-van et nous voilà partis vers le port de Nha Trang, à l'extrémité sud de la ville. Les clients n'arrivent pas avant 8h, nous avons donc le loisir de patienter sur le bateau, jouer aux cartes, écouter du funk, dormir et bien sûr casser la croûte matinale avec un sandwich ou bien un phở, la soupe vietnamienne par excellence. Constat: de la soupe le matin, c'est super. Bouillon, nouilles, minces morceaux de bœuf, laitue, échalotes, oignons séchés et frits, jus de lime, sauce soya... pur délice, constitue un repas complet et ne coûte que 10 000 đong (75¢). Lorsque les plongeurs montent à bord de notre superbe vaisseau-diesel de bois, nous prenons 45 minutes pour arriver à Hón Mun, l'île qui est protégée par le gouvernement et est entièrement dédiée à la plongée. Bon, en réalité, les pêcheurs viennent capturer leurs prises sur nos sites de plongée, sans que la garde côtière ne dise un mot. À ce jour, mon record a été de compter 11 bateaux de pêcheurs autour du nôtre... comment expliquer aux clients que s'ils ne voient pas de poissons sous l'eau cette journée, ils peuvent toujours aller à n'importe quel restaurant de fruits de mer le soir-même et ils seront littéralement servis. Décevant, mais c'est comme ça que ça fonctionne au Vietnam. L'argent importe, demain est un autre jour. L'île est belle et bien protégée, par contre; on y trouve des cabanes tout autour qui abritent les quelques soldats mandatés de contrôler l'accès aux sites de plongée. Ironiquement, alors que l'autorité ferme les yeux sur les pêcheurs, si un seul d'entre nous, plongeurs, se retrouvent en vue d'un de ces soldats, c'est à coups de fusil tirés vers le ciel que nous nous faisons chasser! Enfin, après avoir « briefé » les plongeurs du déroulement de la journée, nous leur donnons leur combinaison, masque, tuba, palmes, ceinture de plomb et les aidons à enfiler leur BC (Buoyancy Compensator, ou compensateur de flottaison, qui inclut la bonbonne d'air et le régulateur) pour pouvoir se jeter à l'eau de la plate-forme de bateau! Et c'est parti...
LA PLONGÉE
Peu importe les soucis qui nous trottent en tête, peu importe l'état de notre estomac, peu importe le mal de bloc, on sait qu'à la seconde que l'on saute de la plate-forme et que l'eau salée de la mer s'infiltre dans notre wetsuit, on se transporte dans une autre dimension. On flotte, on vole, on plane, c'est comme vous voulez. Moi je me sens en suspens entre deux couches, deux états, l'un solide, l'autre gazeux. Je suis ralentit par cette intermédiaire liquide, tout comme le reste de la vie qui m'entoure. Tout est en slow motion, les secondes semblent s'écouler sans presse, les vagues miroitantes vues de dessous perdent leur moindre côté menaçant. La houle fait danser les quelques faibles coraux dépourvus de squelette et toujours vivant. Alors que ma respiration se résume à 4 ou 5 prises d'air par minute, mes mouvements doivent demander le moins d'énergie à mon système. Mes mains, confortablement, soutiennent le dessous de ma bonbonne, laissant l'entier mandat de ma motion à mes jambes palmées. Deux coups de palmes et me voilà 5 mètres plus loin, aux côtés d'une pieuvre. Elle change de couleur, se camoufle, se cache sous un rocher qui aux premiers abords, semble une cachette beaucoup trop étroite pour elle. Deux coups de palmes de plus et ce sont les populaires némos que je retrouve, bien protecteurs de leur maison-anémone. L'un d'eux me mordille la jointure, malgré le fait qu'il soit dépourvu de dents. À gauche, une dizaine de Moorish Idols me scrutent du regard, avec leurs sourcils accusateurs, ignorant le Lionfish perché sur le corail éventail qu'ils survolent. Je suis un mur descendant à une vingtaine de mètres de la surface, là où il commence à faire plus sombre. Ici, un minuscule nudibranch jaune et violet se détache du fond rocailleux et algueux. Je me fais surprendre par un énorme mérou de 1.50 m qui sort de son camouflage, et s'échappe à une vitesse impressionnante malgré sa taille. Je remonte vers le récif, traverse 3 grottes avant d'aller jeter un coup d'œil à mon favori, le tout petit Harlequin Sweetlip juvénile, qui m'offre toujours la même danse frénétique et désespérée, faisant onduler les franges de sa robe blanche. Je croise Tiger, mon ami qui travaille pour Turtle Dive et il m'explique qu'il vient de se faire laver les dents par une crevette-dentiste. Après 50 minutes de balade, il me reste 40 bar de pression, m'indiquant que je devrais faire surface dans les minutes qui suivent. Pas de tortue aujourd'hui... dommage. Nous nous déplaçons vers un autre site de plongée que Hón Mun nous offre et descendons pour une deuxième excursion.
APRÈS LA PLONGÉE
L'équipement retourne dans les sacs de transport alors que le bateau suit la voie qui nous ramène à Nha Trang. Les clients vont au resto avec le boss alors que nous rinçons tout le contenu des sacs à l'eau fraîche. Il est 13h, nous voilà libre pour le reste de l'après-midi, jusqu'à ce que notre 3 heures de présence au centre de plongée commencent en soirée. J'en profite habituellement pour piquer une sieste. Y a rien de mieux qu'une sieste après une journée à faire de la plongée sous-marine. Ça et manger un bon repas, puisque le phở, il est loin en arrière. J'opte en général pour un bol de nouilles instantanées, agrémenté d'un œuf, de bacon, avec deux bons grilled cheese et quelques spring rolls. Bref, de quoi survivre jusqu'au repas du soir. Mon travail à la shop est plus que facile. S'asseoir et attendre que les curieux entrent, les renseigner, les convaincre de venir plonger avec nous et ensuite remplir la paperasse avec eux. Parfois, je prends quelques prospectus et me promène dans le quartier et les offre aux potentiels plongeurs, mais ça, c'est seulement quand j'ai vraiment le goût. Habituellement, je reste assis et je joue aux cartes avec mes collègues. Une soirée entre amis typique se commence 9 fois sur 10 au très prisé « Very Good, Very Cheap, Very Vietnam », établissement servant cette fameuse Bia Hơi, à 50¢ le litre! Un comptoir, quelques chaises et tables en plastique, voilà ce dont nous avons besoin pour apprécier ce doux nectar des dieux... Tout dépendant de notre mood, il se peut qu'une bouteille de Lửa Mới (littéralement « feu nouveau ») à 25 000 đong, un rhum à peine raffiné, qui nous surprend à chaque gorgée avec son arôme inconstante. Si on passe ce cap sans trop de difficultés, le Why Not Bar nous attend. Avec une telle enseigne, il est facile d'écouter cette petite voix qui nous suggère de ne pas retourner trop tôt à nos quartiers respectifs... La soirée avance, parfois recule, fait des bonds et quelques roulades, et voici le temps de se reposer quelques heures (ou minutes) (ou pas du tout) avant de retourner se chauffer les orteils dans cette eau frôlant les 30ºC. Peu importe les soucis qui nous trottent en tête, peu importe l'état de notre estomac, peu importe le mal de bloc... vous connaissez la suite.
MES PLANS
Mes plans? Le Canada, pas pour tout de suite. Le Vietnam, encore un bon bout. Ensuite? Un petit retour au Cambodge pour saluer mes copains de l'orphelinat, la Thaïlande, l'Indonésie, les Philippines, la Malaisie... En moto, en bateau, en camion, en pouce... Pas d'avion; trop facile. Pour sûr, apprendre d'autres langues, les maîtriser. Apprendre à naviguer un bateau à voile. Passer mon cours d'Instructeur (niveau qui suit Dive Master) pour pouvoir enseigner la plongée sous-marine. Me trouver un emploi qui paye un peu plus que présentement... Apprendre comment identifier et qualifier les gemmes précieuses. Obtenir 1000 plongées, au moins. Devenir un meilleur nageur. Développer mes pseudo-talents de cuisinier. Traverser d'autres pays poussiéreux à moto. M'équiper en matériel de photographie sous-marine. Continuer de rencontrer des gens qui me font réfléchir. Continuer de rencontrer des gens et les faire réfléchir. Tout ça, toujours en poursuivant ma quête de vous faire voir et comprendre ce qui se passe à l'autre bout du monde!
PHOTO EXHIBITION
dimanche 17 mai 2009
Message diffusé dans les environs bien connus de Scuba Zone :
Chào các ban! After ten months of living the dream in Nha Trang,
it is time for me to come back home. But before I leave, I must leave my mark! We organized a PERMANENT PHOTO EXHBITION,
at the Ha Van Hotel, 3/2 Tran Quang Khai street,
in the busy district of Nha Trang. For all of those who will be around town on the 1st of June, please come and enjoy the exhibition which will be held both at the reception hall and on the Rooftop HAVAN’A LOUNGE. Free food and drinks for every guest, and the usual incredible view of the city at night. All the pictures will be available for sale during the exhibition, but will remain exposed all around the hotel, in rooms and corridors in various sizes. Come in great number! And many thanks for supporting me! Gabriel Ladouceur Nha Trang, Viet Nam
Last times in S.E. Asia
samedi 20 juin 2009
30,000 pieds d’altitude, c’est haut. À mi-chemin au-dessus du Pacifique, dans quelques heures seulement, je retournerai au sol, chez moi. Dix-sept mois de vagabondage, c’est beaucoup. Combien de temps vais-je prendre pour redescendre de l’émerveillement de cette étape de ma vie? Les derniers mois de mon séjour en Asie ont été lourds en événements de toutes sortes et ont rendu ma décision de revenir au bercail plutôt déchirante à prendre. Autant ma situation financière loin d’être joyeuse et ma grandissante envie de retrouver les miens me poussaient à quitter, autant la peur de délaisser un confort, une simplicité et une légèreté de vivre et d’aller me replonger dans cette réalité que l’on nomme le monde occidental ne m’enchantaient guère. Je me suis donc fait une promesse, comme quoi je partirai au moment où j’aurai une vraie bonne raison de le faire. Les semaines se sont ensuite écoulées sur une période plus longue que je ne l’aurais imaginée avant d’avoir la moindre petite envie de faire le grand saut. C’est un matin où je me suis levé pour aller travailler que j’ai réalisé que... je venais de me lever pour aller travailler. Malgré la saveur plutôt exotique de mon quotidien à plonger sur le récif, il en reste que c'est un job qui comporte des éléments que j'avais jusqu'alors réussi à échapper depuis le début de mon périple, notamment, un horaire. Ou plutôt une routine; une journée chargée avec une liste de tâches, de projets; des clients plus ou moins gratifiants, la fatigue récoltée après de grosses journées... Bref, tout cela m'a frappé un de ces matins et j'ai compris que mon but premier de partir en voyage était d'avoir l'âme légère, n'était-ce qu'en n'ayant d'autres responsabilités au quotidien que de me loger et me nourrir, pour consacrer toutes mes énergies restantes à vivre et profiter du moment présent, avec une minuscule portion de planification n'allant pas au-delà de 24 heures dans le futur. Le sentiment de liberté a été grandement éprouvé, spécialement au Cambodge et au Laos, lors de mes 3 mois de déplacements en motocyclette, où tout était au jour le jour; où j'avais le choix de parler aux autres voyageurs ou de rester silencieux comme un moine; où je pouvais parcourir une centaine de kilomètres en direction nord, seulement pour décider soudainement de retourner au point de départ, seulement pour conduire de nouveau la même route sinueuse le lendemain... Après m’être bien ancré à Nha Trang, les illusions que procurent la plongée, la plage, le beau temps sans fin et la proximité de tout ce que l’on peut bien avoir de besoin pour mener la belle vie, ont bien réussi à atténuer ma nature de vagabond pour quelques mois. Loin de dire que je ne me suis pas amusé, je dis même que j’ai développé de nouveaux aspects de ma personne en travaillant dans le domaine du tourisme, qui me seront profitables pour le reste de ma vie. C’est donc avec un bagage considérable que je remets pied au Québec, avec une expérience bien en tête que rien d’autre que ce voyage n’aurait su m’apporter. C’est avec ce même goût de l’aventure que je, en tant nouveau Dive Master, « plonge » tête première dans ce monde qui m’est connu mais qui semble à la fois être un univers duquel je me suis détaché. Voyons voir comment votre dévoué reporter saura jongler avec ces paramètres pour les prochains mois. Sachez qu’il a un but (il faut toujours en avoir un) et ce but, sans trop vous en dévoiler les précisions, inclut l’achat d’un billet d’avion pour très très loin, ce qui veut dire que vous pourrez continuer de suivre mes histoires et photos, toujours au même poste (whereisgab.com), et ce, peu importe où que je sois. Pour ce qui est des nouvelles plus précises concernant mes derniers moments en Asie, je vais vous faire un résumé. Ma vie à Nha Trang tirant à sa fin, je décide d’organiser et de planifier en détails les quelques jours restants, ne voulant pas finir sur une note monotone ce périlleux périple. Au programme: rendre visite à Mr. Samith, mon ami khmer qui tient la place de directeur à l’orphelinat Save Poor Children in Asia Organization (www.savechildreninasia.org, le site que j’avais créé est maintenant entre les mains d’une business américaine), et à qui j’avais promis un retour dans le courant de l’année. Ne l’avisant pas de ma venue, je me dirige au début juin vers Phnom Pehn, où tant de bons souvenirs me reviennent en mémoire à un point tel que je remets même en doute à un certain moment mon désir de rentrer chez moi tout de suite et de rester encore un peu... Je résiste et ne passe que 3 jours dans la capitale cambodgienne à retrouver mes amis de l’orphelinat. Les enfants toujours présents se rappellent de moi et expliquent aux nouveaux la raison de ma visite, qui n’est que de constater à quel point cette place à évolué! En un an, une salle de classe et une mini-maison pour les professeurs volontaires ont été érigés sur un terrain voisin, l’orphelinat en soi a subi des changements, certains esthétiques, et d’autres rendus obligatoires à cause des inondations de l’été précédent. Même Mr. Samith a repris des forces et du tonus depuis ma dernière visite et il m’explique même qu’à un certain moment, il était si malade que le docteur lui a dit que s’il avait attendu 4 jours de plus pour se rendre à l’hôpital, il serait mort. Dans tous les cas, tous sont bien contents de me voir et le sentiment est plus que réciproque. Après m’avoir fait cuisiner mon plat khmer favori, le beef Luk Lak, je les remercie du fond de mon cœur pour ce chaleureux accueil et reprends la route vers le centre-ville, avec une promesse de revenir sur la bouche et une larme de joie sur ma joue et celle de Mr. Samith. Jamais je ne pourrai oublier ces visages ni ces merveilleux moments. Mr. Hai, mon chauffeur de tuk-tuk favori me reconnaît alors que je marche dans l’étourdissante rue longeant le lac Boeng Kak et nous passons une soirée entière à boire des bonnes vieilles Angkor Beer (qui me manquaient tant au Viet Nam) et à raconter nos histoires en compagnie de son bon ami, Mr. T (ou Mr. Long Joint...). Une de ces histoires m’attriste quelque peu: l’endroit même où nous nous trouvions pour en parler, n’existera plus dans moins d’un an. Le charmant lac artificiel (ou plutôt le terrain qu’il occupe) s’est fait vendre, selon les dires à des entrepreneurs coréens qui le rempliront (la moitié du lac est en fait déjà sous le sable) pour y bâtir d’immense hôtels. La tragédie se situe dans la destruction de tous les villages bordant ce point d’eau, ainsi que le fameux refuge de voyageurs, Lake Side. Imaginez ensevelir le Plateau sous le sable, ou la Grande-Allée sous l’eau... Vous voyez mon point et tous ceux qui ont séjourné autour du lac vous diront que tel refuge n'existe nulle part ailleurs. Je savoure donc ce qui est probablement mon dernier couché de soleil se reflétant sur un lac qui a déjà perdu un de sa vigueur et paye la traite bien méritée à mes deux compagnons.
Il y a d’autres combats à disputer et je me dois de retourner en territoire vietnamien, où une exposition de mes photos d’Asie du Sud-Est prend place au Havan’A Hotel, à Nha Trang. Sur les quelques 25 000 clichés pris depuis les 16 derniers mois, j’en choisi une cinquantaine à imprimer, qui varieront en grandeur allant du petit format de 4x6 jusqu’à 5 éditions de 110 cm de haut, 10 autres impressions sur boîte lumineuse, toutes affichées à la réception et au bar-lounge de l'hôtel. Pour ma première vraie exposition photo, on y va en grand en organisant un vernissage avec entrées et alcool offerts gratuitement aux invités qui sont venus au nombre de 60, malgré la pluie torrentielle qui s’est abattue sur Nha Trang la soirée-même. Un succès à mon avis, et c’est en grande partie grâce à mes amis, Nicolas (propriétaire de l’hotel + promotion + cuisine), Philippe et Nam (barmen + promotion), Lam (cuisine), Mike, Charly, tous les employés de l’hôtel et bien sûr tous ceux et celles qui se sont présentés à l’événement! Cela fait, il ne me reste que quelques détails à régler avant de quitter l’Orient, notamment les papiers d’exportation de ma moto en sols canadiens. Pas puissante (49cc!) mais tout juste assez pour me déplacer en ville, sans le problème de stationnement ni celui du coût du pétrole. Une vieille Honda SS 50 1967 (oui oui, 1967 > 42 ans!) comme ça, ça risque d’être une pièce de collection si ce ne l’est pas déjà... J’ai choisi d’apporter ma moto au Québec pour plus d’une raison: pour faire des jaloux, bien évidemment mais aussi car cette moto, ainsi que ma première que j’ai dû abandonner au Laos ont été les outils par excellence pour goûter à la liberté totale en Asie et qu’à partir de cette relation humaine-mécanique est née une passion pour la conduite sur 2 roues. Relisez mes entrées de blog qui traitent du Cambodge et du Laos si vous voulez vous rafraîchir la mémoire en ce qui concerne ce que je pouvais ressentir à zigzaguer dans de périlleuses montagnes ou dans le trafic des grandes capitales. Si seulement je peux reprendre une dose de tout ça, ici, au Québec, lorsque j’en ressens le besoin, je crois que la valeur de ce petit véhicule japonais des années 60 dépassera tout ce qu’on pourrait m’offrir! La suite? On verra. Mon plan est le même que d’habitude: des idées, mais pas de plans. Je vous incite donc encore à rester à l’affût des éventuelles mises-à-jour de mon blog, tout comme je vous invite à le commenter de vos impressions. Et pour tous ceux à qui j’avais promis une bière ou un café, je ne vous oublie pas!

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